Sean Lancaric, membre du LC__CC, a passé quelque temps au Japon à faire du vélo et à explorer le pays. Il partage avec nous ses moments préférés, ses itinéraires favoris et ses conseils pour ceux qui souhaitent eux aussi découvrir le Japon à vélo. Des ascensions volcaniques couronnées de sanctuaires aux routes tranquilles serpentant à travers des forêts anciennes, chaque instant était l'occasion d'une nouvelle découverte. Leur voyage à travers le Japon n'a pas seulement été une épreuve d'endurance, mais aussi une célébration de la culture, du respect et de la beauté de l'exploration à vélo.

La Veille : À la Conquête du Géant

La course étant prévue pour mardi, notre groupe a décidé de s'attaquer à l'ascension dès lundi. Je n'avais gravi le Ventoux qu'une seule fois auparavant, en juin de l'année précédente, et j'avais donc hâte de battre mon record personnel sur le segment Strava depuis Bédoin. Nous avons eu la chance de bénéficier de conditions météorologiques presque parfaites.

Compte tenu des différences de niveau au sein de notre groupe, nous avons partagé un dernier espresso avant de partir chacun à notre rythme, avec l'intention de nous retrouver au sommet. L'ascension était bondée de cyclistes venus du monde entier, tous animés par le même objectif : découvrir cette montagne brutale avant que les professionnels ne s'y attaquent le lendemain. C'était le cyclisme dans toute sa splendeur. Il existe peu d'autres sports où les amateurs peuvent évoluer dans le même environnement que les professionnels.

Qu'est-ce qui vous a donné envie d'aller au Japon pour faire du vélo ?

Animés par l'esprit d'aventure, nous voulions explorer une région peu fréquentée par les cyclistes. La culture profonde du Japon et ses hauts sommets peu explorés sont rapidement devenus un choix évident.

Comment avez-vous planifié vos itinéraires ? Aviez-vous une ascension ou une région particulière en tête ?

La préfecture de Nagano, connue pour avoir accueilli les Jeux olympiques, était la région alpine qui nous intéressait. Située à seulement quelques centaines de kilomètres de Tokyo, elle offrait un large éventail d'options et un riche patrimoine culturel. Nous avons également visité Kyoto pour son importance culturelle et sa popularité croissante auprès des cyclistes sur route.

Quelle a été la randonnée ou l'ascension la plus mémorable et qu'est-ce qui l'a rendue si mémorable ?

Le mont Akagi, dans la préfecture de Gunma, est un volcan qui, il y a environ 30 000 ans, a brûlé si fort qu'il a érodé son sommet, laissant sept pics distincts et, en son centre, un lac profond connu sous le nom de caldeira, tous situés à plus de 1 800 mètres d'altitude. Avant de commencer l'ascension, nous avons visité le sanctuaire situé au pied de la montée et avons demandé à être bénis pour notre sécurité, selon la tradition. Au sommet, il y a un autre sanctuaire où les cyclistes achètent des bibelots à accrocher à leur vélo pour assurer leur sécurité. Le lac au sommet est assez grand et m'a beaucoup rappelé ma jeunesse au Canada, avec ses nombreux canoës. Nous avons fait le tour du lac à l'intérieur du volcan avant de descendre vers le mont Haruna. Une montagne pleine de lacets qui est à l'origine des courses de drift japonaises, rendues plus populaires dans la culture pop par la franchise de films Fast & Furious. Cette journée a été mémorable car nous nous sommes sentis immergés non seulement dans un paysage époustouflant, mais aussi dans la culture locale d'une manière significative et transformatrice.

Mont Akagi Ride Strava

Comment décririez-vous le paysage, qu'est-ce qui vous a le plus marqué dans les paysages ou les routes ?

Le paysage peut être décrit comme un labyrinthe. En constante évolution. Une telle diversité d'arbres, d'animaux sauvages et d'histoire culturelle. Vous ne pouvez pas parcourir plus de 10 km sans découvrir un nouveau paysage. Les singes sauvages qui nous ont obligés à faire demi-tour lors d'une de nos ascensions et le fait d'avoir dû atteindre le sommet en groupe pour les chasser de notre chemin restent gravés dans nos mémoires.

Y a-t-il eu un moment particulier à vélo qui vous a vraiment fait comprendre ce qui rend le Japon si spécial pour rouler ?

Lorsque nous sommes tombés sur des travaux routiers au milieu de nulle part, des ouvriers du bâtiment régulaient la circulation. Lorsqu'ils nous ont vus arriver, ils nous ont laissé passer en priorité et nous ont salués (ce que nous avons fait en retour tout en roulant). Cette attention aux détails et ce respect envers les autres usagers de la route (qui étaient clairement des touristes) nous ont clairement montré que la culture japonaise met l'accent sur le respect, l'humilité et l'unité.

Quel est le meilleur plat à goûter ou le meilleur café où s'arrêter que vous recommanderiez à quelqu'un qui visite la ville ?

La ville de Kiryu peut être comparée à Detroit aux États-Unis. Elle abrite de nombreux artistes et entrepreneurs qui mènent des projets intéressants et prennent beaucoup de risques. La pizzeria Da Maki est une pizzeria japonaise équipée d'un four à bois qui mérite vraiment le détour. Fréquentée par les habitants de la région et proposant des bières artisanales, elle offre une expérience unique et savoureuse.

Comment la culture cycliste japonaise se compare-t-elle à celle à laquelle vous êtes habitué chez vous ?

La culture cycliste japonaise est tout entière axée sur le twang. Ils sont là pour la musique... la route ouverte... le son des six cordes. Cette culture apprécie le style, mais celui-ci est libre et accepté comme l'expression personnelle de chacun.

Qu'est-ce qui vous a le plus surpris dans la pratique du vélo au Japon ?

J'ai été très surpris par le nombre de montagnes que nous avons pu gravir et par le peu de cyclistes que nous avons croisés en chemin. J'ai vraiment eu l'impression que ce voyage nous permettait de découvrir nos propres petits secrets.

Si vous pouviez donner un conseil à quelqu'un qui envisage de planifier un voyage à vélo au Japon, quel serait-il ?

Voyager en train et louer des vélos dans chaque région est idéal pour vivre plus d'aventures avec moins de tracas. Nous avons pu nous procurer des cadres Specialized Atheos et nous recommandons également de séjourner dans des ryokans traditionnels locaux. Google Translate nous a été d'une grande aide lorsque nous en avons eu besoin.