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Avril 2021 devait accueillir la première édition d'un Paris-Roubaix féminin. Au milieu d'un véritable engouement pour le peloton féminin et d'une couverture médiatique plus importante que jamais, les équipes se préparent à conquérir la Reine des Classiques. Toutefois, en raison de l'augmentation du nombre de cas de coronavirus en Europe continentale, le premier Dimanche des Femmes en Enfer n'a pas eu lieu. Le vélodrome est resté silencieux, et les cyclistes ont plutôt coché la date du 2 octobre sur leur calendrier. À l'approche de la date initialement prévue du Paris-Roubaix, Drops-Le Col s'est lancé dans une reconnaissance du parcours, pour goûter à ces routes, à la magie, au chaos et à la folie de l'une des plus anciennes courses cyclistes. En capturant ce que cette course évoque, et à travers leurs mots et leurs photos ce jour-là, nous avons voulu vous faire découvrir ce que signifie pour Roubaix ouvrir ses portes au peloton féminin.
“Chaque édition du Paris-Roubaix est unique et il est impossible de citer sa préférée. Chaque année est une source d'inspiration, et me procure toujours autant la chair de poule. Jamais, dans mes rêves les plus fous, je n'aurais pensé avoir l'occasion de participer à cette course emblématique.
Paris Roubaix Femmes est un grand pas en avant concernant l'égalité des sexes dans le cyclisme. Il y a quatre ans, je n'aurais jamais pensé que la course aurait une édition féminine. C'est triste de ne pas avoir de spectateurs, surtout en Belgique où les gens sont passionnés de cyclisme. J'espère que ce n'est qu'une question de temps avant que le public puisse à nouveau nous encourager, nous devons simplement être patients.
Pour Roubaix, des modifications sont apportées aux pneus, à la pression, ainsi qu'aux roues elles-mêmes. La reconnaissance a été une grande expérience, qui nous a permis d'obtenir des conseils à propos de la pression des roues, de savoir comment faire preuve de fluidité sur les pavés, ainsi que la façon d'appréhender les pavés de Roubaix. Vous devez essayer de ne pas ralentir et d'être aussi souple que possible sur le vélo, tout en vous efforçant de ne pas être trop crispée ou tendue sur le guidon. Laissez-vous porter par les pavés et profitez!
Pour préparer la course, nous avons étudié le parcours, les pavés et les particularités. Nous avons également regardé les vidéos des éditions précédentes pour voir comment les hommes ont géré la situation."
"C'est énorme de pouvoir enfin courir l'emblématique Paris-Roubaix. C'est un vrai pas en avant pour le cyclisme féminin ! Les pavés français sont vraiment différents de tous les autres pavés que j'ai rencontrés. C'était vraiment bien de les courir pour de vrai. Mon meilleur souvenir du Paris-Roubaix est celui de la victoire de Mathew Hayman. C'était tellement émouvant pour lui, et cela montre que le travail acharné paie toujours ! Je ne savais pas si j'aurais un jour la chance de participer à cette course mythique... on espère et on rêve ! Désormais, nous allons devoir espérer et rêver jusqu'en octobre.
C'est un grand pas pour le cyclisme féminin. C'est une reconnaissance de notre sport sur les plus grandes scènes. Les spectateurs constituent une partie importante de la course, mais le simple fait d'y participer sera vraiment exceptionnel.
Scotcher les mains et choisir les bons gants ont été deux adaptations à la préparation du Paris-Roubaix. Grâce à la reconnaissance, j'ai compris qu'il est possible de rouler "doucement" sur les pavés, mais aussi que la pression des pneus peut toujours être inférieure à ce que l'on pense. Je conseillerais d'être aussi détendu que possible sur le vélo, et d'avoir une bonne vitesse pour garder l'élan sur les pavés. Pour me préparer au Paris-Roubaix, j'ai vraiment prêté attention aux pavés, en réfléchissant à la meilleure façon de les aborder et en m'entraînant à les gérer, à tenir le guidon, à changer de vitesse, etc. J'essaie aussi de rester en bonne condition physique.”
"Pour nous, en tant qu'équipe, atteindre la ligne de départ est énorme. C'est une course que nous idéalisons tous - c'est une épopée - elle est difficile, elle est mythifiée et elle est folle. Jamais une course comme Paris Roubaix n'existerait aujourd'hui si elle n'avait pas vu le jour il y a plus de cent ans. Personne ne la ferait. Les coureurs protesteraient. C'est comme demander au Real Madrid de jouer dans une cour d'école - mais comme des générations d'athlètes y ont fait l'histoire, c'est incontestablement la course que beaucoup veulent gagner.
En tant qu'équipe féminine, nous avons dû faire face à des disparités dans le cyclisme, et le fait de voir enfin de telles courses s'ouvrir représente un pas gigantesque vers l'égalité. C'est franchir le seuil d'une nouvelle ère. Il faut une détermination sans faille pour la courir, homme ou femme. Je suis particulièrement fier du fait que notre équipe et nos sponsors nous soutiennent pour que nous puissions leur donner toutes les chances de montrer leurs vraies valeurs sur la plus grande scène."